sabato 21 gennaio 2012

AssoDILIT « Débats sur les langues et les cultures en Europe »

Dibattiti sulle lingue e culture in Europa: Gianni Copetti con Roger Vancampenhout il 16 gennaio 2012  Piola Libri
Réflexions sur les langues et la démocratie dans l’UE

Un des moindres mérites du livre de Gianni COPETTI « Débats sur les langues et les cultures en Europe », que l’auteur m’a demandé de présenter dans le cadre chaleureux de la Piola Libri, n’est pas de donner envie d’en savoir plus sur les thèmes qui y sont abordés. Prenons, par  exemple, le défi posé par la diversité des langues sur le fonctionnement démocratique de l’UE et de ses institutions.
Jean François DENIAU raconte dans « Survivre »  le déclic de la naissance du régime linguistique «intégral» autant de langues de travail que de langues officielles (décision traduite ensuite dans le fameux Règlement 1/58). Cette parité devait expliquer la dérive ultérieure vers la prédominance de l’anglais : « Parce que le plus commode, le plus « neutre » est de tout faire en anglais » (p.103).
Cependant, la Communauté, puis l’Union surent relever les défis du pluri- et du multilinguisme par la création des services de traduction et d’interprétation les plus performants du monde. Certes, les principes de réalité et d’efficacité  allaient obliger les institutions et les autres organes à pratiquer la « géométrie variable » des combinaisons linguistiques, mais c’est bien au nom du principe de démocratie et en raison des obligations de l’Union vis-à-vis de ses citoyens que la diversité culturelle et linguistique est ancrée dans les traités. Contrairement aux Cassandres, BABEL reste debout !
Tout aussi importants sont l’avenir et l’influence de l’Union dans le monde globalisé et multipolaire. Pour la sauvegarder, l’Union doit impérativement renforcer son unité (L’ « Union sans  cesse plus étroite »). Elle ne pourra le faire qu’avec ses citoyens. En avril 2011, la commission institutionnelle du Parlement européen, ce pilier de la démocratie multilingue de l’UE, a approuvé une proposition lancée dans le débat par l’eurodéputé Andrew DUFF visant à créer en vue des prochaines élections européennes une «circonscription transnationale» permettant aux citoyens de l’Union d’élire un certain nombre de candidat-e-s  sur l’ensemble du territoire de l’Union. La réalisation d’une telle idée encouragerait inévitablement l’organisation de débats médiatisés « transnationaux ». Les Cassandres se sont empressés de déclarer l’idée irrecevable pour diverses raisons, dont l’impossibilité de dépasser les barrières linguistiques : comment tel ou tel candidat pourrait-il participer à un débat public, s’il ou elle ne maîtrise pas la langue des électeurs auxquels il devra s’adresser ? La réponse : ne sous-estimons pas les aptitudes de larges couches des populations des pays membres, en particulier des jeunes ayant déjà largement pratiqué la mobilité transnationale. Par ailleurs, l’on sollicitera les techniques de doublage et de sous-titrage et l’art des traducteurs et interprètes fera le reste. . .
Certes, comme l’affirme Christian TREMBLAY, président de l’OEP (Observatoire européen du plurilinguisme), dans son introduction : « L’État-nation a été et reste le cadre le plus approprié  et actuellement indépassable pour l’expression de la démocratie ». C’est bien le terme « actuellement » qui nous interpelle. Nos élites, politiques, de la Société civile, nos populations, sont de plus en plus conscientes  que la démocratie européenne de demain sera « transnationale » ou ne sera pas. « Federarsi o perire » proclamaient les Résistants fédéralistes italiens à la fin de la 2ième guerre mondiale. Les prochaines élections européennes sont pour 2014, date anniversaire du déclenchement de la 1ère guerre mondiale. Marquons cette occasion de promouvoir la démocratie européenne : question de volonté et de choix politiques. Le Parlement européen, pilier de la démocratie multilingue de l’UE, vient de se donner un nouveau président en la personne de Martin SCHULZ. Il doit agir maintenant. . .
Roger VANCAMPENHOUT

Per qualsiasi ulteriore informazione rivolgersi a: assodilit@gmail.com - www.assodilit.org